Le neveu maternel, dans les chefferies traditionnelles akan ivoiriennes, a un statut socio-politique ambivalent. En effet, dans ces sociétés traditionnelles originelles, celui-ci y occupe une place d’héritier coutumier incontestée. En cette qualité, il est successeur en ligne directe de son oncle maternel dont il hérite les biens (les créances, les dettes, les plantations, le bétail, les terres, la progéniture, quelquefois la ou les veuve(s) ) et le cas échéant, les charges politiques. La colonisation occidentale du XIXème siècle, tel un séisme, influe négativement les institutions indigènes, notamment le statut juridique du neveu, exclusif héritier coutumier dans les chefferies akan ivoiriennes. Cette déchéance va atteindre son paroxysme avec « le soleil » des indépendances africaines. Le neveu passe, dès lors, de la gloire à la déchéance ; du paradis à l’enfer.